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La faute au piratage

14 mars 2007

On entend souvent parler du piratage comme le plus grand des maux de la Terre, responsable d’un gros manque à gagner pour les industriels de la musique, du cinéma, du logiciel, ainsi que pour les artistes, ou les créateurs du bien piraté. Ceci étant dit, le piratage a bon dos. Il est un peu facile de s’en prendre à quelqu’un qu’on ne peut expressément nommer, responsable de tous les échecs de ceux qui veulent travailler et gagner de l’argent normalement.

Oui, les bénéfices de nos disquaires favoris (Fnac, etc.) baissent. Mais ces disquaires prennent-ils en compte la croissance des marchés en ligne comme Amazon, Ebay ou Price Minister ? Prennent-ils en compte que les clients peuvent être lassés d’être traîtés comme du bétail dans une librairie, où le vendeur trop occupé à converser avec ses amis, n’est pas disponible pour prendre une commande et oublie qu’il s’adresse à un client ? Il faut reconnaître que prendre une commande en ligne, pour être livré chez soi peut être synonyme de beaucoup moins de tracas. Et l’on peut aussi trouver en ligne, sur un forum, un article sur un livre, un CD, remarquable avec un lien vers Amazon pour acheter le livre, où il ne reste plus qu’à payer pour être livré.

Il ne s’agit pas de dire que les librairies ne servent plus à rien, que tout se fait en ligne. Une librairie est un bon moyen de flâner et de découvrir ce que l’on ne connaît pas, mais un très mauvais moyen de trouver le tome 14 de sa série préférée. En ayant en rayon le tome 1, 4 et 7 d’une série, les clients préfèrent se tourner vers d’autres solutions !

Pour ce qui concerne les séries télévisées, sachant que chaque épisode est disponible sur le net en version originale dans les jours qui suivent sa première diffusion, les fans préfèrent télécharger l’épisode le plus vite possible. Et un an après, quand ils auraient pu acheter le coffret, ils sont plutôt préoccupés par la saison suivante.

Tout mon propos ne cherche pas à nier le piratage sauvage, pour chercher à télécharger le film qui vient de sortir en salle et économiser les quelques sous de la séance, mais quand on cherche un film un peu confidentiel, qui ne rapporterait pas assez s’il était édité, il ne faut pas être étonné de voir les habitudes des gens changer. Trouvez moi le DVD de Be with me d’Eric Khoo, et je l’achète tout de suite.

Ensuite, quand on parle de la copie sauvage, elle a toujours existé, quand on faisait déjà de la copie analogique de cassette à cassette, ou quand un professeur fait des photocopies d’un livre dans sa quasi intégralité pour le donner à ses élèves.

Je peux concevoir que des gros chapeaux de l’industrie soient payés pour tenir des propos provocateurs sur ce sujet, mais il devient lassant d’entendre toujours s’en prendre à la même personne virtuelle. Il suffit soit d’accepter l’évolution des mentalités et des plate-formes d’achats et de s’y adapter, soit de s’en prendre à des vrais coupables, et d’aller jusqu’au bout. Il serait cependant souhaitable de proposer des solutions qui ne prennent pas en otage ceux qui pourraient être des clients, si les plaignants étaient toutefois vendeurs.