Xavier Olive research teaching python blog til cli

Dream management

1er avril 2008

« If you don’t know where you’re going, you’ll probably end up somewhere else »
David Campbell

— Prenez un papier, et écrivez vos rêves, vos espoirs, ce que vous voulez faire de votre vie.

Astronaute ?
Plus simplement, qui n’a pas rêvé d’avoir un bon travail, de fonder une famille, de monter sa propre entreprise, d’avoir de l’argent pour voyager, d’être juste heureux et/ou de rester en bonne santé, … « Le plus important c’est d’avoir des rêves », m’ont dit plusieurs personnes récemment, alors qu’on parlait d’avenir, comme si tout le monde avait trouvé sa voie, avait des rêves bien précis en tête, savait exactement ce qu’il voulait faire de sa vie. Et une fois qu’on a des rêves, il suffit de quitter son travail, sa famille, de ne pas avoir peur de tout recommencer, de tout remettre en question et d’assumer ses rêves, de tout faire pour les réaliser.

Quelques années plus tôt, dans une brasserie à Munich, je rencontrais des français à qui j’ai fait part de mes projets, mes rêves de partir quelques temps en Asie, avec une prédilection pour le Japon. On me répondit aussitôt : « Mais pourquoi n’y vas-tu donc pas ? » Facile, pensais-je, mais comment? Après avoir longtemps hésité entre une position sociale dans une société de renom dans laquelle j’ai travaillé et réaliser mes rêves, je décidais de démissionner et de partir pour le Japon, avec une bourse du gouvernement pour faire une thèse. Je suis jeune après tout…

Récemment, j’ai rencontré un acupuncteur d’une soixantaine d’années. À 39 ans, après avoir étudié les langues étrangères, travaillé en interprète et professeur de langues, il décida de retrouver les bancs de l’école pour devenir acupuncteur. J’admire le courage qu’il a eu de tenir le rythme de l’université et des cours de langues pour nourrir la famille.

Gagner de l’argent quand on a des diplômes, au fond c’est facile. Mais faire quelque chose que l’on veut vraiment faire, quelque chose qui plaît le jour où on le fait, c’est une autre histoire. Il est plus facile de s’accoutumer à ce qu’on a, que de dépenser toute cette énergie à assumer ses rêves. Ainsi, l’argument de l’âge ne tient plus la route. Sans doute, en étant jeune, il est plus facile de se libérer de cette ivresse de réussite sociale. Cette réussite sociale qui commence à la remise des diplômes. Passé cet âge, il est permis d’avoir des rêves, mais si mal vu de se donner les moyens de les réaliser.

Si à 39 ans, on commence à rêver de nouveaux horizons, il n’est pas facile de se libérer du regard des autres, des obligations vis-à-vis des autres. Tout le monde ne va pas tenter pour autant se donner les moyens de réussir. C’est pour cela que je me demande s’il est vraiment question d’avoir des rêves, ou s’il n’est pas plutôt question d’être attentif à ses rêves, au moment où on les a, et d’être prêt à les assumer à ce moment-là.

Aujourd’hui je suis au Japon. Mais quel est mon prochain objectif ? Aucune idée. Non. Rien. Niet. Pas un petit rêve à se mettre sous la dent. Certes, j’imagine mon avenir professionnel à moyen terme, qui dépendra surtout de mes 3 prochaines années de thèse. Mais pas vraiment de rêves à très long terme. Je finirais sans doute ailleurs, n’est-ce pas Monsieur David Campbell ?

Mais peu importe. J’aimerais bien finir ailleurs. Juste pour voir ce qu’il y a là-bas. Et qui sait, peut-être de nouveaux rêves sont-ils dans cet ailleurs-là… et j’espère que j’aurais alors la force de les accepter et de les faire se réaliser.